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Aïe !
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Ah ! Tu ne t’y habitueras jamais, à cette
entrée. Mais vu comme tu es grand, aussi, ce n’est pas étonnant que tu te
cognes à chaque fois la tête en entrant dans ma maison.
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Aïe… Je vais avoir une belle bosse sur le front…
Enfin, heureusement, ça a été bien moins douloureux de rentrer dans le film de
la semaine, « Dans la maison ». Bien moins douloureux mais quand même
difficile.
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C’est vrai qu’on a un peu de mal au début à
accepter ce que nous propose François Ozon dans ce nouveau film : on ne la
trouve pas du tout captivante la prose de cet élève de première, qui termine
chacune de ses rédactions par un « à suivre… » amenant son professeur
de français à lui demander inlassablement, semaine après semaine, de continuer
à écrire… Sans compter que ce que raconte les rédactions de l’étudiant est
systématiquement montré au spectateur, et au début on se passerait bien de
cette voix-off si illustrative.
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Mais cette redondance finira par prendre sens…
Le film est un jeu qui finit par nous emporter, et on prend alors un grand
plaisir à se laisser manipuler par cette histoire dont on oublie l’invraisemblance.
Passé le début, l’exploit du réalisateur est de réussir à raconter une histoire
de plus en plus troublante et inquiétante sans ne jamais mettre mal à l’aise le
spectateur ! Le rythme du film est parfaitement mené. Alors que les liens
entre réalité et fiction se resserrent, la mise en scène se fait plus
inventive, et offre à Luchini un formidable espace où dérouler son numéro de
comédien dont on ne se lassera peut-être jamais.
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Dommage que le film se termine ainsi ! A
force de nous manipuler, le réalisateur semble s’être pris à son propre piège.
Il n’arrive plus à terminer son film, préférant balayer une multitude de fins
possibles diluant le sens de son film, pour finalement en choisir une aussi
invraisemblable que l’amorce du film. Mais cette fois-ci, le spectateur n’aura
pas le temps d’y croire…
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Vraiment regrettable. La baisse de niveau finale
remet au premier plan l’artificialité du dispositif développé par le film,
qu’on avait alors si plaisamment oublié ! Ce retour était peut-être
incontournable, mais aurait dû être adouci… On se rend compte aussi que
« Dans la maison » a un fond bien moins original que sa forme, et se
fait parfois beaucoup trop démonstratif. De plus, le film est constellé de
petites erreurs, de son générique d’introduction à un gag final mal placé.
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Heureusement, la semaine prochaine nous vous
parlerons d’un film complètement différent.
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Ah, celui-ci j’ai hâte de le voir !
(A suivre…)
On retiendra…
Un dispositif captivant,
Fabrice Luchini dans son rôle archétypal, le scénario astucieux et bien
construit.
On oubliera…
Un dispositif trop
artificiel : on a autant de mal à entrer dans le film qu’à en sortir.
« Dans la maison »
de François Ozon, avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas,…
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