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Les adaptations d’ « Astérix » au
cinéma, confiées chaque fois à des réalisateurs et producteurs différents, ont
à peu près balayé tout le spectre de la comédie française, au point qu’après le
sommet d’ « Astérix et Obélix : mission Cléopâtre » et
l’abîme d’ « Astérix aux Jeux Olympiques », on ne savait vraiment
plus à quoi s’attendre de la part du nouvel épisode de cette série qui ne
cartonne qu’en Europe.
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Ah bon, ça ne cartonne qu’en Europe ?
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Quand même ! Les films, avec leur kitsch
qui à la longue passe pour étudié, ne peuvent faire rire que les lecteurs de la
bande-dessinée ! Qui sont bien plus nombreux ici qu’outre-Atlantique.
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C’est le paradoxe des aventures
d’ « Astérix » au cinéma : les quatre films ont disposé des
plus gros budgets du cinéma français, mais ressemblent tous à des productions
en carton-pâte. La faute aux cachets des acteurs, puisque chaque casting
rassemble tous les comiques du moment en France.
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Non, ne te plains pas du casting, car sans
celui-ci, la potion magique serait bien dure à avaler pour ce quatrième film
décevant.
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Décevant : forcément ! Le référentiel
qu’est l’épisode réalisé par Alain Chabat, peut-être insurpassable, ne pourra
qu’écraser tous les futurs « Astérix » réalisés au cinéma. Les
spectateurs sont maintenant bien plus exigeants.
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Oui, mais exigeants ou pas, tu dois quand même
reconnaître que le film n’est pas si drôle que ça. En fait, il ne décolle
jamais, et ne comporte que de loin en loin quelques vrais gags.
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C’est le défaut des réalisations de Laurent
Tirard (« Molière », « Le petit Nicolas ») qui travaille
trop son scénario et sa réalisation, au point que ces films peinent à
surprendre. Trop calculés, les gags ne déclenchent pas les cascades de rires
espérées. Laurent Tirard a retenu les
leçons du succès d’ « Astérix et Obélix : mission Cléopâtre » et
de l’échec d’ « Astérix aux Jeux Olympiques » mais ne s’est pas
écarté d’un pouce de cette recette : il redonne les rôles principaux à
Astérix et Obélix, sans pour autant négliger la galerie de second rôle, multiplie
les anachronismes et les références cinématographiques, reste très fidèle à la
BD d’origine.
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Avec son cadre trop rigide, cet épisode n’a pas
su ménager des espaces de liberté aux acteurs. Même si Edouard Baer est épatant
en Astérix, il a été comme tous les autres acteurs bien plus drôles ailleurs. Idem
pour les anachronismes et les références (de « Orange mécanique » à
« 300 »), qui paraissent plaquées.
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Seule véritable nouveauté : la 3D ! Et
qui est une très bonne surprise, car elle est de très bonne facture et n’est
pas utilisée pour envoyer des menhirs sur la tête des spectateurs.
On retiendra…
Edouard Baer en Astérix, la
diction des personnages anglais, quelques gags, la 3D.
On oubliera…
Trop calculé, presque trop
travaillé, cet épisode ne fait pas rire autant qu’attendu. Il manque une
certaine liberté. C’est dommage, car les idées étaient pourtant là.
« Astérix et
Obélix : au service de sa majesté » avec Edouard Baer, Gérard
Depardieu,…