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Enfin ! Depuis la sortie au cinéma en
février du dernier film de la sélection officielle cannoise de 2011,
l’extraordinaire « Hanezu » de Naomi Kawase, on s’ennuyait ferme dans
ce premier semestre de l’année sans chefs-d’œuvre réellement mémorables…
Heureusement, le festival de Cannes a commencé. Même si nous ne sommes pas en
mesure d’assister aux projections là-bas…
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Si seulement il existait un INSA à Cannes !
Pour que des rédacteurs de Contact y soient admis…
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… les distributeurs ont été généreux cette année
en sortant quatre films de la sélection officielle à une semaine d’intervalle. Place
aux deux premiers : d’un côté le film d’ouverture, « Moonrise kingdom »
de l’américain Wes Anderson, et de l’autre le nouveau film de Jacques Audiard,
« De rouille et d’os », sorti le lendemain.
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Dans « Moonrise Kingdom », Wes Anderson
déploie son imaginaire sur une île américaine fictive dans les années 60. Deux
enfants décident de fuguer ensemble, l’un d’un camp de scouts, l’autre d’une
famille autoritaire. Ils sont poursuivis à travers l’île par des adultes se
révélant pas plus matures qu’eux, ce qui conduit à nombre de situations hautes
en couleur et particulièrement drôles. Wes Anderson est un réalisateur atypique
à l’univers très particulier, poétique et fou, immédiatement identifiable. Plus
présente que jamais et parfaitement maîtrisée, sa mise en scène géométrique (sa
spécialité est le travelling latéral) obsédée par l’ordre, méticuleusement
ordonnée… est pourtant extrêmement poétique ! C’est le paradoxe du travail
de Wes Anderson, qui rend son œuvre si singulière. Les couleurs chamarrées, les
plans inventifs et souvent cocasses, l’esthétique propre au réalisateur, font
de ce film un nouveau chef-d’œuvre, drôle, nostalgique et ludique, dans la
filmographie d’Anderson. Trois après le film d’animation « Fantastic Mr
Fox », qui était lui aussi… fantastique.
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A cette altitude, il est difficile de départager
les deux films. Et pourtant, celui de Jacques Audiard m’a encore plus
enthousiasmé. Considéré comme l’un des plus grands réalisateurs français
contemporains, Audiard prouve une fois de plus qu’il n’a pas usurpé sa
réputation avec « De rouille et d’os ». Le film est porté par un
casting franco-belge impressionnant, où l’acteur Matthias Schoenaerts réussit à
faire de l’ombre à Marion Cotillard. Révélé au début de l’année avec
« Bullhead », sorte de « La Belle et la Bête » bouchère,
Schoenaerts crève de nouveau l’écran en jouant un homme brutal, qui ne pense
qu’à se dépenser et ne connait pas de sentiments… Ce personnage ne cesse de
surprendre, son comportement étant si peu prévisible. Ses réactions sont ou
choquantes ou comiques. Le film brasse une multitude de situations et de
personnages secondaires, mais garde pour sujet central la relation se nouant
entre Cotillard et Schoenaerts, émouvante, drôle et passionnante. Après avoir
raté de peu la Palme d’or en 2009 avec « Un prophète », Audiard espère
bien l’obtenir cette année. Rien n’est moins sûr cependant : on sent qu’Audiard
peut encore faire mieux. De même pour Anderson, son film étant trop refermé sur
lui-même et l’imaginaire de son réalisateur…
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Mais nous ne sommés pas jurés à Cannes… Ces deux
œuvres font partie de celles qu’il ne
faut pas seulement recommander mais commander d’aller voir ! Et avant la
fin du Festival de Cannes si possible, pour paraître plus « in »… C’est
toujours intéressant de pouvoir parler des films en sélection officielle lors
des dîners mondains.
On retiendra…
Les mises en scène éblouissantes
d’Audiard et Anderson, l’interprétation de Matthias Schoenaerts et la musique
d’Alexandre Desplat.
On oubliera…
Heu… Alors voyons… Il pleuvait pour aller au cinéma ?
Ah non, même pas…
« Moonrise kingdom » de Wes Anderson,
avec Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray,…
« De rouille et
d’os » de Jacques Audiard, avec Matthias Schoenaerts, Marion Cotillard,…
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